Dans cette pièce, PoirotDelpech voyait, en 1961, «la plus accomplie des tragédies modernes». La troisième pièce d`Ionesco, créée en 1952, reprise en 1956, connaît maintenant un succès qui ne se dément pas. Le sujet des Chaises est, nous dit l`auteur, «le vide ontologique» . mais c`est aussi un drame personnel, le miroir d`une conscience. On y retrouve la nostalgie de l`enfance, le sentiment de culpabilité, l`horreur de la vieillesse et de la mort. C`est encore une comédie qui, bien souvent, excite le rire par ses clowneries, ses calembours, ses parodies, ses pirouettes. C`est un ballet : celui des chaises amoncelées dans le mouvement accéléré d`un tourbillon fantastique, et qui demeurent vides. Les vieux font semblant de recevoir une foule d`invités, jusqu`à ce qu`un seul personnage apparaisse enfin sur la scène : hallucination ? vérité du théâtre ? L`Orateur tant attendu est sourd et muet, et la scène demeure vide, encombrée de chaises.